• Méditation du dimanche 30 août 2020

    Mt.16/21-27  - Prédiction de la Passion

     

    « Tes pensées, Pierre, ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ». Voilà bien le monde à l’envers ! Alors qu’il vient de confesser : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! », et de s’entendre répondre : « C’est Dieu, mon Père, qui t’a révélé cela », voici qu’il retourne « comme la truie à son bourbier, comme le chien à son vomissement », selon ses propres termes ! (2 Pe.2/22). Si Dieu l’inspirait tout d’abord, c’est Satan maintenant qui se fait son porte-parole. A quelques heures d’encablure ! C’est dire si l’homme, tout élevé soit-il, né de la « chair et du sang », peut encore obéir à ses instincts animaux, où Satan garde une prise manifeste.

     

    Que veut-il Pierre ? Il veut sauver son Maître, il veut protéger le « Fils de Dieu ». Réaction louable ! Oui, mais… pas par les bons moyens. Par la violence et la guerre ! Il est prêt à la faire, prêt à dégainer son glaive ; il le fera d’ailleurs au soir de l’arrestation, blessant Malchus le serviteur du grand-prêtre. « Chassez le naturel, il revient au galop ! »…

     

    « Arrière Satan ! » Ouh… On est à cents lieues de son élection : « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise » ! D’accord, il n’a pas encore reçu le souffle de la Pentecôte, mais l’épisode est révélateur… Les Princes de l’Eglise et les chrétiens dans leur ensemble auront à se méfier de ce « loup » tapis sous leurs pieds, toujours prêt à surgir pour les entraîner dans sa chute.

     

    « Tu m’es une occasion de chute ! » Justement ! Le mot « scandalòn » (scandale) employé ici signifie littéralement « pierre d’achoppement », « obstacle » dressé sur le chemin d’autrui. Bien choisi par le Christ à l’adresse de celui qu’il a appelé  « Pierre ». Alors, roc ou piège ?... Le Seigneur à l’évidence joue sur les mots.

     

    Sauf que là, dans la situation présente, il n’a pas envie de jouer. Il vient d’annoncer sa passion, sa mort prochaine et sa résurrection, ce à quoi Pierre s’oppose de toute son ardeur belliqueuse. Bien sûr qu’il aurait envie d’échapper à ce triste sort, à cette mort violente – qui ne le voudrait ? – mais s’il veut rester fidèle à sa mission de « Sauveur », il doit aller jusqu’au martyre. Pierre s’interpose : il l’expulse…

     

    « Arrière Satan ! » Les mots sont très forts, mais notons-le, c’est le Christ surtout qui se fait violence. Il ne doit pas « succomber à la tentation ». Dieu sait si elle peut être grande ! Il le dira d’ailleurs à Pierre au Jardin des Oliviers: « Ne crois-tu pas que je pourrais demander à mon Père de m’envoyer à l’instant douze légions d’Anges ? » Il ne l’a pas fait. « Père, non pas ma volonté, mais la tienne ». Il s’agit de sauver le monde ! Bien sûr qu’il pourrait éviter cette mort qu’il n’a pas faite, (Sag.1/13) qu’il redoute,  si contraire à son plan de vie. Lui, le Tout Puissant, d’un seul mot mettrait en fuite ses ennemis. Non, le salut doit être offert à tous, et pour cela, il doit porter témoignage jusqu’à la croix s’il le faut. Son témoignage ? Il le donnera à Caïphe : « Oui je suis Fils de Dieu ». Ce à quoi tous les juges répondront : « Il mérite la mort ! » Seule sa résurrection lui donnera raison.

     

    Il est vrai qu’un homme « fils de Dieu » ce n’est pas courant, mais c’est justement là la grande révélation chrétienne, qui peut nous sortir du marasme où nous périssons tous, nous fils d’Adam et d’Eve. Ce n’est qu’en retrouvant cette filiation divine que nous pourrons être sauvés.

     

    D’autant qu’en acceptant le sacrifice de la Croix, prenant sur lui la mort qui tombait sur nous, il nous libère de la sentence.

    Tout est gagné pour qui veut bien.

     

    « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Pas n’importe quelle croix ! Celle qui découle du témoignage en faveur du Christ. Il ne s’agit pas d’accepter béatement toutes les souffrances, mais celles qui dérivent de notre action en vue du Royaume de Dieu. Il le fera saint Pierre, lorsque, à Rome, l’heure de son martyre sonnera. Son premier mouvement - toujours le même ! : s’enfuir. Les Actes de Pierre, - récit apocryphe – racontent que, parti sur la voie Appienne, il a rencontré le Christ. « Quo vadis, Domine ? » = « Où vas-tu, Seigneur ? » - « Je vais à Rome pour être crucifié à nouveau ». Il comprit… rebroussa chemin, et embrassa la Croix. Une nouvelle fois il allait faillir… « Ah ! indigne que je suis, même de la Croix ! » Alors il demanda à être crucifié la tête en bas.

     

    La gloire, il l’a bien méritée !

    Marie-Pierre


  • Chers paroissiens, amis, et tous,

    Voici, de Marie-Pierre Morel (merci ! ) son Partage d'Evangile
    sur cet épisode vigoureux.(Lire en rubrique LITURGIE-Prières, méditations partagées)
    C'est l’Evangile du Christ exprimant son avenir proche :
    la Prédiction de la Passion ... vers la Résurrection.
    Par amour, Il a donné sa vie pour sauver la nôtre.

    Ce dimanche, à la Messe de 18h, la Parole de Dieu sera différente,
    adaptée aux circonstances de notre Secteur.

    De ce fait, en union de prière,
    et bien cordialement à vous tous.
    P Pierre Fournier