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Méditation pour ce 19° Dimanche du Temps Ordinaire
Par Paroisse Veynes dans LITURGIE: Chants, Homélies , méditations, prières pour les Dimanches et jours de Fêtes le 7 Août 2020 à 07:25Méditation du dimanche 9 août
Mt.14/22-33 - Jésus marche sur l’eau
On raconte que saint François de Paule voulant administrer un mourant en Sicile, ne trouva pas de bateau pour traverser le détroit de Messine alors en proie à une violente tempête. Il jeta son manteau sur les flots et debout sur ce vaisseau de fortune, parcourut ce bras de mer sans dommage. Merveilleuse audace !
« Homme de peu de foi ! » Elle nous atteint au cœur cette parole adressée à Pierre en ce jour. Une foi à « transporter les montagnes » : l’avons-nous ? Certes, il ne s’agit pas de jouer au thaumaturge avec les éléments – les magiciens d’Egypte le faisaient tout autant, et nos magiciens actuels pareillement. Il s’agit ici de la Foi, plus certaine pour celui qui la partage que la réalité des choses qui l’entourent. Dès lors celles-ci s’effacent telle une ombre en présence de la Lumière. Et le prodige opère. Regardez Pierre : « Seigneur, si c’est toi, ordonne que je vienne à toi en marchant sur les eaux ! » - « Viens ! » Et il va. Et il tient ! Pourquoi ? Parce que sa foi en Jésus le porte, et non pas l’eau qui en est bien incapable. Bel exemple. Ce n’est que lorsqu’il détourne les yeux du Christ pour les plonger dans les flots déchaînés qu’il sombre avec eux. Pas avant.
Elle doit aller jusque là notre foi, notre certitude de la Victoire en Jésus notre Dieu. Tous les obstacles, nous pouvons les vaincre par la foi en son Nom, y compris les plus redoutables. Voyez les Apôtres, au « nom de Jésus », ils guérissaient les malades, ils ressuscitaient les morts ! Ce qui les portait : une Foi absolue dans le Christ : le fils de Dieu. C’est d’ailleurs ce qu’ils disent à la fin de cet épisode, une fois la mer apaisée : « Vraiment, tu es le fils de Dieu ! » Cet homme qui marche sur l’eau, qui multiplie les pains, vient d’en Haut, à n’en pas douter, il est l’envoyé du Père. Comme ne pas mettre en lui toute notre confiance ?
J’aime beaucoup cette définition de la foi selon Thomas d’Aquin : « La Foi est l’adhésion de l’intelligence à la Vérité révélée ». Elle est une lumière – non une marche à tâtons – sur Dieu et sur Jésus-Christ, sur leur projet commun pour nous. Le croyant sait en qui et en quoi il croit, ce qui lui donne une assurance sans faille. Jamais François de Paule n’aurait traversé le Détroit de Messine sans cette certitude intérieure qui le portait au chevet d’une âme. Il y eut même dans l’Eglise des phénomènes de bilocation toujours dans le but de porter la foi et le salut – tel Padre Pio, St Antoine de Padoue… – qui montre à quel point l’esprit éclairé peut s’affranchir de la matière…
« La Vérité révélée » : elle l’est entièrement en Jésus-Christ, fils de l’homme et fils de Dieu. « M’est avis que c’est tout un » dirait Jeanne d’Arc. Un homme fils de Dieu, un homme né d’En Haut : voilà la grande révélation du Christianisme - que les religions païennes devinaient et qu’elles imageaient dans leurs mythes. Voilà Jésus, l’homme véritable auquel, nous fils d’Adam, sommes appelés à ressembler. Promotion grandiose ! « Recherchez les choses d’en Haut », nous exhorte saint Paul (Col.3/2), celles qui mêlent le ciel à la terre et qui, de ce fait, nous affranchit de la condition pécheresse. « En Jésus-Christ nous sommes plus que vainqueurs » (Rom.8/37). Les saints connaissent des moments d’extase et même de lévitation, tel St François d’Assise, St Ignace de Loyola… ils sont dans l’ordre de l’Esprit tout en restant bien incarnés.
« Le vent était contraire ». Pauvre barque de saint Pierre agité de tous temps par des vents contraires ! Il porte avec lui les clés du Royaume de Dieu, les clés qui ouvrent sur l’autre rive où la mort n’est plus, où la bénédiction succède à la malédiction (Gen.3) Comme l’atteindre cette rive alors que les vagues de la contestation, de l’opposition, de la vindicte s’écrasent sans pitié sur la coque fragile. Mais celle-ci résiste… Jusqu’à ce que Jésus paraisse, tel un « fantôme » à la « 4ème veille de la nuit ». Comment ne pas penser, à la vue de cette « vidéo », à son retour glorieux, à la fin du temps des nations ? Elle aura veillé, l’Eglise, elle aura souffert, elle aura persévéré… alors le Christ lui-même achèvera son œuvre. Et si, épuisée, sur le point de sombrer, elle crie encore, à l’exemple de Pierre : « Seigneur, sauve-moi ! » il sera là pour lui tendre une main secourable.
Oui, une de répétition générale cette scène de l’Evangile…
…Avant qu’elle advienne aux dimensions planétaires, à la fin de l’histoire des fils d’Adam.
Alors les fils de Dieu resplendiront dans le Royaume de leur Père.
Marie-Pierre