• Les participants et visiteurs se sont plongés dans les volumineux  "Manuscrits du Laus" où est raconté le miracle de Catherine Vial. Habitante de St-Julien, âgée de 22 ans, mariée, Catherine Vial en était venue à avoir ses jambes recroquevillée sous ses cuisses. Ayant appris que la Vierge Marie apparaissaient au Laus à la jeune bergère Benoîte Rencurel, 19 ans, dès 1665, Catherine se fit porter au Laus. Là, elle fut miraculée. Une fois guérie, elle anima des pèlerinages à pied de St-Julien au Laus avec les paroissiens de St-Julien.
             Le lundi 29 avril, étape partant de Veynes, à 8h30, avec le P. Jean-Baptiste Rougny et de nouveaux pèlerins, prenant le relais de ceux qui ont dû quitter la veille au soir vers leurs diverses tâches. A midi, pique-nique à La Roche chez Xavier, son épouse Evelyne ayant préparé des sandwiches. Puis par Manteyer et Pelleautier, pour descendre à Neffes. A 18h, à l'ancienne Ecole réservée auprès de la Mairie, excellent accueil de la part de l'Equipe d'animation paroissiale (EAP de Neffes): repas très apprécié, ainsi que le temps de veillée, d'échange sur la vie paroissiale locale, et la nuit sur place.
            Le mardi 30 avril, à 8h30, départ de l'Ecole et de l'église de Neffes, avec des nouveaux encore. Le chemin passant par les quartiers de Suffrens et Barabane, et le carrefour de St-Jean. A 10h30, à l'église de St-Roch, un généreux accueil de l'EAP locale, puis le long de l'Allée de Provence et de l'Avenue Jean-Jaurès. Sur leurs poitrines et sur leurs sacs à dos, les pèlerins portaient des messages: "Semeurs  d'humanité, de liberté, de justice, de solidarité, de paix,..". De quoi échanger avec leurs hôtes, et les passants , notamment en remontant la Rue Carnot. Le pique-nique ensoleillé dans le parc du Centre diocésain. Des nouveaux encore se joignent pour monter à St-Mens, à l'oratoire St-Jacques, sur les Chemins de Compostelle. A Rambaud,  les marcheurs font une halte, où ils sont sympathiquement accueillis par des paroissiens Rambaudins, à la "Salle des quatre Vents", pour une boisson chaude. Puis, par la Chapelle de l'Hermitage et le Col de l'Ange, la joyeuse arrivée au sanctuaire de ND du Laus. 
              L'objectif de ces pèlerins du Buëch est alors réalisé, celui de "marcher dans les pas de Catherine Vial". Justement, en entrant dans la basilique, les marcheurs peuvent voir le grand tableau sur l'histoire de Catherine Vial. Ils voient cette jeune habitante de St-Julien en Beauchêne, qui était gravement handicapée des jambes, et maintenant miraculeusement guérie au Laus en septembre 1665, comme l'attestent, à l'époque même, les manuscrits des historiens du Laus, Juvénis, Gaillard, et Peythieu. Suite à sa guérison, Catherine Via lcontinue, aujourd'hui encore, avec nous, à réaliser régulièrement des pèlerinages à pied avec les habitants de son Secteur.
              Et le 1er mai, au Laus, c'est la joie de participer au grand Rassemblement diocésain. Dans sa prédication, en ce lieu marial, notre Evêque rappelle la révélation du Christ crucifié, à la bergère Benoîre Rencurel, sur la "Croix d'Avançon": le Christ vient ainsi prendre part à nos existences, à nos joies, à nos peines et à notre espérance.
                                                         P. Pierre Fournier.

    Le récit du pélerinage de St Julien en Beauchene à N/D. du Laus



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  • Introduction:
         Percevant l'importance du mouvement des "gilets jaunes" et de ses enjeux, le Secteur paroissial a organisé, lundi dernier, un débat réunissant près d'une trentaine de participants, dont divers élus, maires (M Moreau de Veynes, M Jullien de Manteyer), adjoints (JP Artigues,..), conseillers municipaux, Mme Saudemont adjointe à Veynes et conseillère départementale, Denis Dupré universitaire à Grenoble en Ethique de la finance, et des membres de nos Conseils paroissiaux, et autres intéressés par la circonstance. Le P. Pierre Fournier a expliqué l'occasion de ce débat relatif aux "gilets jaunes", et répondant à l' "appel aux catholiques et à leurs concitoyens" lancé par Mgr Xavier Malle et les autres évêques de France. Une suite aussi du débat fin 2016, en ce même lieu, sur le document des évêques: "Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique".
                  
    Première approche.
          Un conseiller municipal a d'abord exprimé son expérience de solidarité concrète avec les gilets jaunes en étant une journée avec eux à Serres un carrefour à la rencontre des passants: automobilistes. Le matin environ 70 gilets jaunes étaient présents au rond-point et dialoguaient avec les passants.
          La revendication pour un Référendum d'Initiative Citoyenne (RIC) ? D.Dupré préconise cette voie, déjà bien mise en oeuvre en Suisse par les votations. Il donne des exemples. Comparativement, il estime à 1 million, ou moins, le nombre nécessaire de citoyens demandant un RIC pour que le RIC soit possible. M Moreau cite des exemples de référendum: l'Angleterre (le Brexit et ses ambiguïtés..) et 
    d'autres pays, mais souhaite revenir sur la situation en France.

    Le rappel des 5 questions posées par les Evêques:
      Nous nous appuyons sur ces 5 questions, pertinentes pour analyser le présent, et nous tourner vers l'avenir :
     1. Quelles sont, selon vous, en essayant de les hiérarchiser, les causes principales du malaise actuel et des des formes violentes qu'il a prises? 2.
    Qu'est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir partie prenante des décisions politiques ? 3. Quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ? 4. Quel "bien commun" recherché ensemble pourrait fédérer nos concitoyens et les tourner vers l'avenir ? 5. Quelles raisons d'espérer souhaitez-vous transmettre à vos enfants et petits-enfants ?

       En bref: la perception des causes de la crise des gilets jaunes, la pratique de la démocratie, les lieux ou corps intermédiaires favorisant la participation citoyenne, les conditions de recherche du bien commun, le regard vers l'avenir sur les raisons d'espérer à transmettre aux générations suivantes.

    Notre débat
        
         Le débat a fait remonter les causes de la colère manifestée:
    les difficultés socio-économiques des familles devant les "fins de mois" et le chômage, et surtout l'impression d'un manque d'écoute de la part des gouvernants et de leurs diverses instances, l'impression d'une "rupture" qui s'est opérée entre les gouvernants et le peuple, et même avec les élus. Le mot "mépris" est prononcé. Le malaise ressenti, précise-t-on, remonte à longtemps. Les présidents successifs ont vite été mal-aimés les uns après les autres. Cette fois-ci, l'augmentation des taxes a été un révélateur, un déclencheur, de la crise et de la protestation.
         Le manque d'écoute envers les "gens" a été déterminant. Le fossé s'est creusé entre les gouvernants et le peuple, notamment envers le peuple de la ruralité. Mme Saudemont juge opportun son ancrage au niveau de la Commune, au contact de la population locale, pour pouvoir mener à bien sa mission de conseillère départementale. La limitation des cumuls de mandats a un effet négatif: si les élus départementaux n'ont pas une base élective locale, ils deviennent surtout des techniciens des structures territoriales coupées des réalités des "gens", privés de la proximité.

         La question de la mise en oeuvre de la démocratie a été énergiquement débattue: le vif désir de donner plus de force à la démocratie représentative habituelle, car aux élections l'absentéisme est grand... Comment trouver une expression plus réelle des citoyens, et plus écoutée, plus efficace ? La proposition du Référendum d'initiative citoyenne, du RIC, est revenue dans la discussion de façon vive. Il a été souligné que le RIC suppose une active conscience de la part des citoyens. L'ambiance présente est à l'"individualisme" plus qu'au lien social, à la solidarité de proximité,..De là, les interventions insistant sur "le besoin de renforcer l'esprit civique" dans la formation des enfants (à l'école,..) et des jeunes et chez tous. La sur-utilisation des "écrans" (iphones,...) est maintenant mise en question par des enseignants (vie scolaire, formation,..), des parents (vie familiale,..). Des voies pour développer l'esprit civique ? Les dispositions du "Service civique national " pour les jeunes de 16 à 25 ans ont été indiquées. Ce Service ouvre sur des apprentissages dans les domaines écologiques, sportifs, solidaires (caritatifs,..cf insertion de jeunes handicapés,..), ...à faire connaître. Le rapport à l'Etat de la part des collectivités ? le maître-mot est la responsabilisation de chacun, à tous niveaux. M. Moreau, alors chef d'entreprise, évoque son expérience: le besoin de se responsabiliser sans trop attendre des dotations de l'Etat: faire face avec ses ressources, relever les défis. Le "faire sa part". Par ailleurs, les responsables locaux demandent aux responsables gouvernementaux et autres responsables nationaux l'"exemplarité" en matière de salaires, de gouvernance, d'écoute des besoins,..Un exemple est cité, du nouveau président du Mexique ayant décidé la diminution de son salaire et d'autres dispositions solidaires.

              Vient la question "Sur quel projet de société veut-on se mobiliser ?"
           Telle a été l'interrogation centrale. Il est noté que le mouvement des gilets jaunes manifeste le besoin de lien social. Certains remarquent que leurs regroupements aux ronds-points a été une occasion informelle forte de convivialité, de discutions, d'échanges de points de vue,..une forme de fraternité heureuse, accessible... Par ailleurs, les gilets jaunes ont surtout des revendications pour l'immédiat: leur colère alerte sur l'augmentation du pouvoir d'achat (cf. salaires, taxes,...). En prolongeant leurs revendications, on s'oriente vers le moyen et le long terme. Comme plusieurs participants, le P. Marius 
    Chevallier a centré son intervention sur "l'urgence des changements de modes de vie quant à la consommation en diverses domaines". Le P. Jean-Baptiste Rougny a rebondi en pointant le fait de "complicités de notre pays avec d'autres pays (Chine,...) envers des pratiques industrielles (productions,..) polluantes et pénalisantes sur le plan d'une écologie qui se voudrait courageuse". D.Dupré alerte aussi sur "l'urgence à passer à d'autres comportements devant l'effondrement actuel de notre système économique et financier": il faudra accompagner les phases de l'effondrement économique et écologique, réviser notre consommation,... Il se réfère de façon déterminée à la parole du Christ comme voie de "salut", et à l'encyclique prophétique sur "L'écologie intégrale, Laudato Si'" (2015) du pape François sur l'appel à entendre, à la fois, "le cri de la planète et le cri des pauvres". Un appel à changer de "paradigme" dit-il, de modèle de vie, d'économie,.. Passer à un modèle de respect de la nature, de sobriété, et de solidarité envers des populations plus pauvres.
            D.Blaszczyk rappelle les réalités de la crise financière et du pouvoir des détenteurs des décisions financières, et se demande si cette crise n'est pas récurrente, et, de ce fait, récurrente, infléchissant ainsi la construction de l'avenir...La notion de "progrès" revient de façon nette. Beaucoup voient que la perspective traditionnelle du progrès conduit à une impasse et amène des dégradations par ses excès technologiques, son agression envers la nature en agriculture, son utilisation préjudiciable de produits (produits chimiques agressifs envers les sols et envers la santé des agriculteurs,..). Le progrès n'est pas dans la régression, dans le retour au passé, note X. Bellon, mais vers un juste rapport de l'être humain envers la nature, envers la Création, et envers nos frères en humanité.

                       En conclusion, il a été remarqué l'intérêt d'une telle rencontre sur les points de vue débattus, dans un climat d'écoute mutuelle, dans la diversité des perspectives. Le débat a bien fait ressortir l'exigence de la réflexion sur "la gravité et la complexité des situations", et l'exigence des engagements socio-économiques pour le court terme en ces mois qui viennent (propositions du gouvernement, débats,...). Mais il faut aussi penser "à plus long terme, et pour les générations qui viendront après nous, car quelle société et quelle planète voulons-nous transmettre ? ".
                                                       P. Pierre Fournier.