• La saison de la Création, un temps de jubilé pour la terre

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    La Saison de la Création, un temps de jubilé pour la Terre !

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    Du 1er septembre au 4 octobre 2020, les communautés chrétiennes sont invitées à célébrer la Saison de la Création, un temps pour prier, rendre grâce pour le monde créé par Dieu et confié à l’humanité, un temps pour prendre soin de notre maison commune. La coordination internationale œcuménique propose comme thème cette année : Jubilé pour la Terre.

    Le Temps de la Création est la période de l’année où les 2,2 milliards de chrétiens que compte la planète sont invités à prier et réfléchir sur la sauvegarde de la Création. Elle se déroule chaque année du 1er septembre au 4 octobre. Le Temps de la Création réunit la famille chrétienne mondiale autour d’un objectif commun. Elle offre également une certaine souplesse dans la célébration des services de prière et dans la mise en œuvre de diverses actions en faveur de la Création.

    Journée Mondiale pour la Création: le Pape donne les axes du Jubilé pour la Terre

    Ce 1er septembre a lieu la Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création. Elle ouvre le Temps de la Création, qui se tient jusqu’au 4 octobre, en étant célébré cette année comme un « Jubilé pour la Terre ». Dans un message publié ce mardi le Saint-Père a décrit le Jubilé autour de cinq grands axes aux fondements bibliques, qui revêtent un sens particulier en cette période où « la pandémie nous a conduits à un carrefour ». Écoute, justice et réparation doivent être au cœur des relations entre l’homme et l’environnement. Lire la suite sur Vatican News

    Un guide pour célébrer

    Cette année, l’ampleur de la pandémie de COVID-19 a révélé la nécessité d’adopter des systèmes justes et durables. Le guide proposé par le Comité directeur permettra d’en apprendre davantage sur le Temps et de planifier sa célébration. Davantage de ressources – y compris des webinaires et des célébrations de prières, un groupe Facebook et des photos – sont disponibles en ligne. Rendez-vous sur SeasonOfCreation.org/fr pour accéder à l’ensemble de ces documents.

    Eglise verte

    Bientôt la Saison de la Création. Il n’est pas trop tard pour proposer un rendez-vous entre le 1er septembre et le 4 octobre dans votre communauté. Simple temps de prière ou célébration dédiée, conférences, ateliers… Pour les catholiques, rappelons que nous fêtons la Saint François d’Assise le 4 octobre (ça tombe un dimanche !) et que nous entrons dans l’année Laudato Si’, proclamée par le pape François le 24 mai 2019.

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    Cette année, une affiche, adaptable avec vos dates et logos, a été mise à disposition ainsi que des propositions d’ateliers « baromètre de la joie », découverte des Cigales, annulation de la dette… et bien sûr des intentions de prière pour chaque dimanche.Vous trouverez ces initiatives et bien d’autre sur le site du Label Eglise verte.


  • Entretien

    Chrétien discret et assumé, le nouveau maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, explique à « La Croix » combien son engagement pour l’écologie a été inspiré par le théologien Jacques Ellul et le pape François. Recueilli par Corinne Laurent,  le 03/09/2020 à 09:54

    « La Croix » : À la faveur des élections municipales a émergé une nouvelle génération d’élus écologistes, aux itinéraires parfois marqués par des convictions religieuses. Quel est le lien entre l’écologie et la religion dans votre parcours ?

    Pierre Hurmic : L’inspirateur des deux a été le même. Il s’agit de Jacques Ellul, qui était mon professeur à Sciences-Po Bordeaux. C’est lui qui, au début des années 1980, m’a converti à l’écologie. Je lui dois, intellectuellement, mon engagement politique. Et il était bien placé pour faire le lien entre l’écologie et la foi.

    → PORTRAIT. Municipales : à Bordeaux, « le rendez-vous écolo » de Pierre Hurmic

    Je suis catholique de culture et j’ai été bouleversé par son enseignement. C’était un grand théologien, à l’époque membre du conseil national de l’Église réformée de France. Très reconnu aux États-Unis, il a été l’un des précurseurs de la pensée écologiste en France et a inspiré le penseur autrichien Ivan Illich, qui le considérait comme son maître.

    Avez-vous d’autres figures de référence ?

    P. H. : J’ai été conforté par les analyses de l’économiste jésuite Gaël Giraud sur Laudato si’, un texte qui m’a bousculé. À l’époque, le sociologue Edgar Morin avait affirmé que l’encyclique du pape était l’acte 1 d’un appel pour une nouvelle civilisation, je trouvais aussi cela très fort.

    → À LIRE. Ces 16 Français engagés dans l’écologie qui vont rencontrer le pape François

    L’analyse du pape est assez proche de celle que faisait Jacques Ellul de l’emprise de la technologie. Le pape dénonce le fantasme d’une sortie de crise par la magie de la technique, qui cache une démission des comportements, c’est une analyse très ellulienne.

    Comment votre foi a-t-elle irrigué votre engagement ?

    P. H. : Elle l’a nourri intellectuellement. Le discours autour de la création a une dimension écologique forte. J’ai aussi la conviction que la crise actuelle est d’abord une crise spirituelle, éthique, culturelle, une crise de la modernité. Je suis par ailleurs un paroissien discret, très attaché à la laïcité, conquête républicaine majeure. Mes adversaires m’ont qualifié de « catho basque »… Mais je n’ai jamais mélangé les deux tableaux. La foi est une question personnelle.

    Est-ce que cette conviction religieuse vous aide dans votre action ?

    P. H. : Oui, car l’action politique est très prenante. Quand on est engagé, faire des pauses spirituelles est fondamental, je ne pourrais pas m’en passer. Donc, ma foi irrigue mon engagement politique, c’est un tout et je ne conçois pas l’un sans l’autre.

    Des affinités apparaissent entre écologie politique et écologie chrétienne. N’est-ce pas l’occasion pour le monde politique et les catholiques de gagner une bataille culturelle ?

    P. H. : Oui, à condition qu’ils s’y attellent sérieusement. J’ai un peu regretté que l’Église catholique ne s’approprie pas davantage l’encyclique Laudato si’. L’écologie intégrale, c’est-à-dire cette dimension à la fois humaine et sociale de l’écologie, correspond tellement à ce que je pense. Quand j’ai lu cela sous la plume du pape, j’ai eu un moment d’émerveillement, j’entendais simultanément le cri de la terre et celui des pauvres.

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    Je me retrouve dans cette dénonciation de notre modèle de développement, court-termiste, carboné. Et beaucoup d’écologistes athées ne peuvent que se retrouver dans ce texte de radicalité, quand le pape appelle à retrouver la sobriété ou estime que l’on ne peut pas traverser la crise climatique sans changer nos modes de production et de consommation.

    L’écologie peut-elle réconcilier les catholiques, partagés sur les questions sociétales ?

    P. H. : Oui, cela pourrait. L’Église ne doit pas avoir honte d’avancer sur ce terrain-là, au lieu de craindre une récupération politique. Il faut aussi admettre que l’écologie transcende les clivages politiques traditionnels.

     

    https://www.la-croix.com/France/Pierre-Hurmic-Laudato-moment-demerveillement-2020-09-03-1201112059